Theo Bertram, Vice-President Public Policy Europe
La série documentaire, "La Fabrique du mensonge", diffusée le 2 décembre sur France 5, a donné une image trompeuse et inexacte de notre plateforme et de notre entreprise. Nous comprenons que cela ait pu créer une certaine confusion et questionner nos utilisateurs. Ce reportage nous rappelle que les idées fausses et les préjugés infondés ont la vie dure, et nous souhaitons profiter de cette occasion pour rétablir la vérité.
Notre structure d'entreprise
Comme nous l'avons précisé à de nombreuses reprises, TikTok n'est pas une entreprise chinoise. Elle n'opère pas en Chine et n'est donc pas soumise à la législation chinoise.
La maison mère de TikTok, ByteDance Ltd., est une société privée internationale constituée en dehors de la Chine. L'affirmation selon laquelle ByteDance, maison mère de TikTok, est partiellement ou totalement détenue par le gouvernement chinois est fausse, tout comme l'est l'affirmation selon laquelle la société compte parmi son conseil d'administration des membres du PCC. Quatre des cinq membres du conseil d'administration de ByteDance représentent des entreprises internationales, dont trois sont américains. Le conseil d'administration est ainsi constitué de Rubo Liang qui en est le président et basé à Singapour, d'Arthur Dantchik, Bill Ford et Philippe Laffont, qui se trouvent aux États-Unis, et de Neil Shen, basé à Hong Kong.
Les équipes de direction de TikTok sont situées aux États-Unis, à Singapour et en Irlande, et l'entreprise possède des bureaux partout dans le monde et notamment à Londres, Paris, New York ou bien encore Tokyo. Nous sommes fiers d'être une plateforme mondiale au service d'une communauté diverse et dynamique de créateurs provenant des quatre coins du monde.
Nous pensons que cette confusion est établie sur la base d'informations erronées et la méprise entre une filiale de ByteDance en Chine et la société mère elle-même. ByteDance possède effectivement une filiale en Chine, qui gère l'application Douyin dans ce pays. Douyin est une application totalement distincte de TikTok, avec deux codes distincts et des équipes de gestion différentes, exploitée par des sociétés différentes et sur des marchés différents. Douyin n'est disponible qu'en Chine et n'est pas accessible depuis l'étranger.
Toute société exploitant des produits d'information en Chine est soumise à la législation chinoise, ce qui s'applique à la filiale de ByteDance présente dans ce pays et à Douyin. Ces services doivent notamment faire l'objet de licences médiatiques. Ainsi, une entité affiliée au gouvernement chinois détient 1 % d'une filiale de Douyin, Douyin Information Service Co, Ltd. Il s'agit d'une situation courante pour les entreprises qui exploitent des plateformes de nouvelles et d'informations en Chine. Cette situation ne concerne que les produits et services fournis sur le marché chinois et n'a aucune incidence sur la société mère ou sur les activités mondiales de ByteDance en dehors de la Chine, y compris TikTok. Ceci est clairement mis en évidence dans notre structure d'entreprise, accessible sur le site de notre maison mère.
Enfin, et comme nous l'avons toujours dit, il ne nous a jamais été demandé de fournir des données concernant les utilisateurs de TikTok au gouvernement chinois - et nous refuserions de le faire si une telle demande nous était adressée. Cela se reflète également dans nos rapports semestriels sur les demandes de retrait, où nous fournissons des détails sur toutes les demandes gouvernementales reçues.
Notre politique de modération
Nos règles de modération sont conçues pour favoriser un environnement positif et sûr pour nos utilisateurs et s'appliquent de la même manière à tous les contenus, quel qu'en soit l'auteur. Plus de 40 000 experts spécialistes de la sécurité (Trust and Safety) dans le monde veillent à la sécurité et à la protection des utilisateurs et de leurs données, dont plus de 6 000 dédiés à l'Europe et 687 qui s'occupent des contenus en langue française, soit bien plus que sur d'autres plateformes comparables.
Nos décisions en matière de modération ne sont influencées par aucun gouvernement étranger, y compris le gouvernement chinois. Nous modérons les contenus conformément à nos Règles Communautaires qui s'appuient sur des principes incarnant notre engagement en faveur des droits de l'Homme. Lorsque nous recevons des demandes de gouvernements visant à restreindre un contenu, nous examinons celui-ci et prenons des mesures conformément à nos Règles Communautaires, à nos conditions d'utilisation et à la législation applicable. Si nous estimons qu'une demande n'est pas juridiquement valable ou que le contenu n'enfreint pas nos Règles Communautaires, nos conditions d'utilisation ou la législation en vigueur, nous rejetons la demande. Nous partageons des rapports trimestriels sur toutes les demandes de suppression émanant des gouvernements, ainsi que sur les mesures que nous avons prises, y compris à Taïwan et en France. Les politiques de modération de contenu de TikTok sont publiquement accessibles et la modération est effectuée par des équipes situées en dehors de la Chine. La Chine n'influence pas et ne peut pas influencer ou restreindre le contenu de TikTok.
Aussi, l'émission de France 5 prétend également à tort que TikTok détecterait, surveillerait et censurerait une liste de mots sensibles, liés à une série de sujets politiques, sociaux et culturels. Ces allégations sont fausses.
En tant que plateforme responsable, TikTok utilise des listes de mots pour protéger sa communauté des discours haineux, de la désinformation et d'autres contenus préjudiciables. La majorité des listes mentionnées dans le reportage ne sont pas utilisées sur TikTok, et n'importe qui peut aisément voir que le contenu sur ces sujets est disponible sur TikTok par une simple recherche sur l'application.
En outre, nous ne modérons ni ne supprimons aucun contenu en fonction de sensibilités politiques et rien dans nos pratiques de modération ne vise à discriminer un créateur ou une communauté sur notre plateforme.
En effet, les Règles Communautaires de TikTok interdisent la désinformation sur les Ouïghours en Chine. Du contenu concernant les camps ouïghours est très simple à trouver sur la plateforme et une recherche sur ces termes fait apparaître des vidéos avec des millions de vues (#Xinjiang a 234 millions de vues, #uyghur près de 400 millions de vues).
De même, l'affirmation de France 5 selon laquelle TikTok interdit la couverture des manifestations de Hong Kong n'est pas vraie, puisque #hongkongprotest(s) a été vu plus de 7 millions de fois.
L'intégrité de notre plateforme
Le reportage met également en doute l'intégrité de la plateforme, en particulier dans le contexte des élections. Ces allégations sont infondées et nous tenons à rappeler que les politiques d'intégrité et d'authenticité de TikTok n'autorisent pas les tentatives coordonnées d'influencer ou de faire basculer l'opinion publique tout en induisant en erreur les individus, notre communauté ou nos systèmes sur l'identité, la localisation approximative, les relations, la popularité ou l'objectif d'un compte.
À Taïwan, nous travaillons également avec l'AFP en tant que partenaire de vérification des faits, qui vérifie les contenus susceptibles d'induire notre communauté en erreur sur la vie civique, la santé publique ou la sécurité. À l'approche des élections, nous travaillons également avec l'entreprise PGI, en tant que partenaire de veille et analyse, ce qui renforce encore nos efforts dans ce domaine.
Nous sommes également transparents sur les réseaux que nous supprimons pour avoir participé à des opérations d'influence secrètes, que nous signalons désormais dans le cadre de nos rapports sur l'application des Règles Communautaires.
Nous disposons d'un personnel spécialisé qui s'efforce de détecter, de perturber et d'analyser a posteriori toutes les opérations d'influence secrètes. Nous interdisons définitivement tout compte qui, selon nous, a tenté de coordonner des efforts pour influencer l'opinion publique ou induire en erreur les utilisateurs ou les systèmes de TikTok quant à leur identité.
Comme le soulignent nos rapports sur l'application des Règles Communautaires, nous avons détecté, en 2022, un réseau qui ciblait principalement le public taïwanais et nous continuerons à lutter contre les opérations d'influence détectées sur notre plateforme et à les divulguer pendant la période précédant les élections.
Notre politique à l'égard des médias affiliés à l'État
Nous labellisons les entités médiatiques contrôlées par un État afin d'aider les utilisateurs à mieux comprendre les sources à l'origine du contenu. Nous avons ainsi labellisé plus de 40 comptes de médias contrôlés par l'État chinois. Nous supprimons tout contenu violent qu'ils publient, comme nous le faisons pour n'importe quel compte. Nombre de ces entités possèdent également des comptes sur d'autres plateformes.
Notre approche de la labellisation des médias contrôlés par un État s'est construite sur la base de rencontres avec plus de 60 experts des médias, politologues, universitaires et représentants d'organisations internationales et de la société civile d'Amérique du Nord et du Sud, d'Afrique, d'Europe, du Moyen-Orient, d'Asie et d'Australie. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec un grand observatoire mondial des médias afin d'appliquer une méthodologie validée de manière indépendante pour guider nos décisions de labellisation. Nous labellisons actuellement les médias contrôlés par un État sur plus de 40 marchés et continuons d'étendre notre couverture mondiale.
Nous nous sommes toujours engagés à être transparents sur nos opérations et nos politiques. Nous comprenons l'importance de la confiance dans le maintien d'une communauté forte, et nous nous efforçons de gagner et de conserver cette confiance par une communication ouverte et transparente. Cependant, les téléspectateurs et le public méritent un débat basé sur des faits et non sur des allégations.